L’idee de depart etait de s’interesser a la place qu’occupe la cinephilie via Internet, aux gouts des internautes.
Par Antoine Katerji
Publie le 21 novembre 2016 a 19h00 Mis a jour le 30 mars 2016 a 14h47
Dans quelques temps, votre blog fetera sa premiere bougie. L’idee de depart etait de s’interesser a le poste qu’occupe Notre cinephilie dans Internet, a toutes les styles des usagers qui ne semblent pas toujours ceux des critiques, a commencer par la passion des nanars.
Cela manque a ce tableau un article qui montre que ces styles, loin d’etre univoques, font l’objet de debats enflammes sur le Net, que plusieurs nanars font polemique chez des internautes qui tentent de des rehabiliter a coups de posts et de pages Facebook.
L’histoire de Zef et de Marie
A l’image de pallier film de Patrick Sebastien, « T’aime » qui, seize annees apres sa sortie, continue de diviser les internautes :
- les uns y voient votre affreux nanar, moralement douteux et involontairement drole,
- quand d’autres parlent d’un hymne a l’amour fou, l’?uvre d’un genie incompris.
« T’aime », sorti en 2000, est le premier et dernier film de Patrick Sebastien. Il raconte comment un simple d’esprit, Zef, bien trouble d’avoir surpris sa s?ur en emplie seance SM, viole Marie, la fille du notable du coin. Declare irresponsable, Zef se trouve interne dans un asile psychiatrique tandis que Sophie, devenue mutique, se fait soigner en maison de repos.
Elle y fera la retrouve d’un psy au grand c?ur et aux methodes avant-gardistes (joue avec Patrick Sebastien himself) qui pense que sa guerison passe par la reconciliation avec Zef. S’ensuit une histoire d’amour entre les cloisons de l’hopital. Mais c’est sans compter le pere de Sophie (joue avec Jean-Francois Balmer) qui decide de mettre un terme a votre union qu’il juge « contre-nature ».
« Lui l’epouvantail, elle l’oiseau »
Tout sonne faux dans ce film qui accumule :
- cliches (du genre l’amour donne des ailes et l’homme enferme reste un oiseau en cage),
- caricature (les pourris de patrons et les gentils campagnards),
- philosophie de comptoir (« on peut lire dans mon tour des hommes mais nullement au c?ur des femmes »),
- et poesie de Prisunic (« lui l’epouvantail, elle l’oiseau, maintenant qu’ils seront dans le meme champ, elle finira bien par se poser concernant lui »).
Mais et cela choque reste moins la forme que le fond et ce retournement scenaristique qui fera passer le viol pour la toute premiere etape d’une belle et grande histoire d’amour. Une scene qui detonne d’ailleurs avec la suite de la video via son esthetique de films d’horreur (ma nuit, concernant une route de campagne, avec musique angoissante et plan d’une poupee dans l’herbe).
Nul ou genial ?
Sur Allocine, les internautes se dechirent autour de la video qui reussit l’exploit d’avoir autant de cinq etoiles que de zero etoile :
« Un excellent fou rire. » « J’ai le regard et les oreilles qui saignent. » « L’un des pires navets qu’il m’ait ete apporte d’observer. »
« Un film epoustouflant qui sort de l’ordinaire. » « On rit, on pleure. c’est du cinema, tout seulement. » « Un fort beau film avec une tres belle histoire d’amour. »
Meme jamais sur que votre soit votre nanar.
La soiree fera aussi debat concernant Nanarland qui le classe dans la categorie polemique et salue le courage d’un Patrick Sebastien qui sort, ici, de sa zone de confort :
« Deja, il n’a jamais fait votre qu’on pouvait recevoir de lui. Ce n’est nullement l’histoire de deux rugbymen qui petent sous la douche et attirent une soucoupe volante pilotee avec Le Glaude (Sebastien en De Funes) et Notre Denree (Sebastien en Villeret) de retour concernant Terre pour la suite de “La Soupe aux choux”. » « “T’aime” est loin d’etre 1 nanar. S’il n’etait jamais signe Patrick Sebastien, beaucoup de ceux qui l’assassinent lui trouveraient peut-etre aussi des excuses. »
Pour autant, l’explication d’un Sebastien victime de le image de « mec grossier a l’humour de petomane », « symbole en France franchouillarde et ringarde de “Tournez les serviettes” et du “Gambadou” » est contredite par diverses critiques. Comme celle du youtubeur InThePanda qui s’adresse en direct a Sebastien :
« Mon Patrick, le Patoche tel j’aime t’appeler le samedi apri?m, la main au calbar, sache que je t’ai compris sur de nombreuses choses, je te suivrai i chaque fois dans ta defense des petites gens qu’on a envie de rassembler autour d’une fete et des valeurs simples d’une vie. mais la, tu dis d’une merde. »
Et parle de son « malaise permanent » devant votre film « qui donne envie de hurler au ciel et se foutre en position laterale de securite dans un coin d’une piece ».
L’amoooooooour
Il faudra dire que le personnage de psy a catogan et a grosse moto joue par Patrick Sebastien fout comment marche xmeets des jetons. Cela justifie ses experiences « au nom de l’amour absolu » et passe le film a pontifier via l’amour :
« L’avenir de l’homme, c’est jamais le Valium, c’est l’amour. » « La force de l’amour, c’est tel un ocean. Quand on se donne la peine de plonger, au fond, Il existe des tresors qu’on ne soupconne jamais. »
Pour Nanarland, « T’aime » reste « le plus grand cas barre de l’univers ». Et la page de L’Ouvreuse voit en Sebastien :
« Un fele dont des ambitions demesurees font de l’ideologie scientologue un modele de Raison. Qui signe la son Evangile, son Testament, le recit d’une race perdue pour forcement, destinee a Notre chute. »
Sur de le fera, Sebastien anticipe la critique et J’ai desamorce en faisant dire au plus antipathique des personnages, le pere de Marie, qu’il est votre « gros con d’humaniste de merde ».